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Comment repenser le rôle de la mobilité urbaine après la Covid-19 ?

La pandémie COVID-19 a bouleversé nos habitudes quotidiennes de déplacement et de vie en ville. Une perturbation qui a également mis en avant le rôle essentiel de la mobilité urbaine. Ce qui pourrait favoriser la création d’un système de mobilité plus équitable. En revanche, les décideurs doivent éviter de mettre en place des solutions toutes faites pour la crise actuelle. Ainsi, la gestion du post Covid-19 doit prendre en compte à la fois la période immédiate de réponse d'urgence, l’éloignement physique avec des tests et la nécessité de trouver un vaccin. Chacune de ces étapes exige une réponse unique de la part des professionnels de la santé et des décideurs, note Noa Khamallah.

De quelle manière les pays ont géré l’état d’urgence sanitaire ?

Tout comme les soins de santé et d'autres secteurs, les transports publics ont été fortement perturbés par cette pandémie. Malgré cela, les bus et les métros ont continué à jouer un rôle essentiel en transportant les soignants vers les hôpitaux. Aussi, pour mieux protéger les conducteurs et les usagers, les entreprises de transports publics ont introduit le système d'embarquement par la porte arrière. Cette mesure a été accompagnée par un nettoyage accru des surfaces permettant de limiter la propagation du virus. Par ailleurs, face à la diminution de la circulation automobile, plusieurs grandes villes ont réagi en réaffectant l'espace aux modes de transport de mobilité urbaine - le vélo et la marche. L’objectif est de promouvoir l'éloignement physique.

Comment gérer l’éloignement physique et la réaffectation des activités ?

Avec la fin de l’état d’urgence, nous rentrons désormais dans une phase intermédiaire. Celle-ci nécessite de trouver un équilibre entre la poursuite de l'éloignement physique et un retour progressif au travail - et peut-être un test COVID-19 largement mandaté par les autorités sanitaires. Pour cela, les autorités ont mis en place les mesures suivantes :
  • réduire la fréquentation pendant les "heures de pointe";
  • créer temporairement des voies cyclables et prioritaires pour le transport en commun ou le covoiturage;
  • repenser la mobilité dans un monde post Covid-19.
Après la crise, les villes auront besoin de systèmes de mobilité résistants, flexibles et adaptables. Ces derniers doivent être capables de supporter les déplacements entre les villes et les lieux de travail. Aussi, les bâtiments des gares devront favoriser la flexibilité en introduisant plus de redondance.

Promouvoir l'équité sociale et la santé publique

Pendant la crise, certains ont eu le privilège de travailler à domicile. Mais les travailleurs essentiels n’avaient d’autres choix que de prendre les transports publics. Ainsi, la conjonction des emplois à bas salaire, des problèmes de santé chroniques et de la nécessité de continuer à se déplacer pendant la pandémie a exposé les groupes en quête d'équité à des niveaux de risque élevés. Des réseaux de mobilité urbaine sûrs, pratiques et gracieux sont essentiels pour notre bien-être collectif.

En conclusion, la crise sanitaire du coronavirus nous a imposé à la fois de nouvelles habitudes dans nos vies quotidiennes et nous a ouvert les yeux sur de nouvelles façons de voyager.

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